Qu’est-ce qui explique l’absence de la mode africaine des défilés parisiens ?

Qu’est-ce qui explique l’absence de la mode africaine des défilés parisiens ?

La mode africaine connaît depuis quelques années une montée en flèche grâce à ses créations prioritairement orientées vers le wax africain. D’ailleurs plusieurs vedettes internationales ont commencé par adopter les produits d’une mode africaine devenue très imposante par ses œuvres. Cependant, rien n’a presque évolué quant à sa notoriété dans le patrimoine mondial de la mode. D’ailleurs, la mode africaine n’a jamais figuré lors des défilés parisiens. Qu’est-ce qui explique un tel fait ? 

La mode africaine est toujours au niveau artisanal 

Bien que la mode africaine propose des accessoires vestimentaires à forte attraction, elle est toujours au niveau artisanal. En réalité, elle a du mal à s’approprier les codes du luxe qui sont indispensables lors des défilés parisiens. En effet, il n’existe toujours pas d’industries du textile de renom et de multiplication des modèles en Afrique. Ce qui fait qu’il est impossible à la mode africaine de s’inscrire dans une approche concurrentielle avec la métropole. 

En réalité, la mode africaine devrait s’inspirer des acquis européens pour revaloriser ses créations. Par exemple, la robe longue à fleurs fluides dans un style hippie pour la plage pourrait être entièrement conçue en tissu wax. La plupart des modèles doivent garder un côté très authentique tout en s’inspirant de l’existant. Mais malheureusement, les conceptions de la mode africaine sont toujours à l’étape artisanale. Ainsi, en matière de finesse et de rapidité, il y a encore beaucoup à faire. 

Mode africaine

La mode africaine manque encore de professionnalisme

Les défilés de mode parisiens sont généralement orientés vers les professionnels de la mode. Ce sont habituellement les grandes maisons de mode qui créent une multitude d’articles l’année. En Afrique, la mode est encore pratiquée par des amateurs, laissant paraître un haut niveau de dilettantisme. Ainsi, bien que la robe africaine traditionnelle soit jolie et attrayante, ses modèles sont difficilement reconstituables, même au niveau du concepteur. Par ailleurs, les formations disponibles dans le domaine de la mode sont moins organisées. Les diplômes sont généralement donnés pour un secteur assez général inhérent à la mode. 

En plus, il n’existe toujours pas des écoles de mode de renom en Afrique. Ainsi, avant de sortir sa tête de l’ornière, l’Afrique va devoir recourir aux professionnels de la mode française ou italienne pour des formations plus pointues. Elle pourrait ainsi, donner une tournure plus professionnelle à la mode locale. C’est l’une des premières garanties pour pouvoir prendre part aux grands rendez-vous des défilés parisiens.

La mode africaine manque de politique interne d’émergence 

L’Afrique est aujourd’hui plus centrée autour des domaines liés au secteur primaire. En réalité, les exploitations agricoles, pétrolières, gazières et minières sont plus priorisées devant les autres secteurs désignés comme étant subsidiaires. Or, c’est parmi lesdits secteurs que la mode est rangée. Cela engendre inéluctablement le fait que les modélistes et stylistes africains ne sont pas pris en charge dans leur vision d’expansion. En réalité, la mode n’a jamais été vue comme un secteur d’entrée de devises par les État africains. Ce qui entraîne un laisser-aller discordant dans le domaine de la mode. 

A l’allure où évolue la mode de nos jours, la visibilité au niveau étatique est très importante pour espérer une sélection de Paris. Les Etats africains devront déjà créer un vivier d’incubation pour les stylistes et modélistes, afin de les promouvoir. Ils peuvent alors organiser chaque année des spectacles d’envergure et inviter des maisons de mode confirmées. Cela permettra de créer la visibilité de la mode africaine. Ce faisant, la robe longue africaine pourrait ainsi être sous les projecteurs avec des motifs innovants et des couleurs inspirantes. 

Robe en tissu wax

Les défilés parisiens font plus confiance aux renommées qu’aux nouveaux talents 

Aujourd’hui, la mode parisienne sous l’égide de la presse donne plus de place aux grands noms qu’aux talents. Par exemple, ce ne sont que les grandes marques parisiennes qui sont à l’honneur lors des grands défilés. Il devient ainsi difficile aux étoiles montantes de se faire une place sous le soleil ardent de la mode contemporaine. Alors, pour réussir dans ce secteur, il est important de travailler tout en étant passionné et patient. Comme cela, la renommée viendra au bout du tunnel de la persévérance. 

En plus, les critères de sélection sont très rigides. Cela défavorise généralement les petites entreprises. Puis, quand on sait que peu de noms émergent en Afrique en matière de mode, tout s’explique par rapport à leur absence. Il est alors indispensable que les acteurs de la mode africaine se donnent à fond pour apprendre à respecter les normes et standards en matière de mode internationale. Ainsi, les entreprises naissantes africaines auront la chance de se manifester dans l’arène de la mode mondiale. On découvrira ainsi encore plus le visage resplendissant et multidimensionnel des conceptions africaines.

En résumé, la mode africaine reste presque invisible lors des défilés parisiens à cause de son manque de professionnalisme. L’inexistence de politique d’émergence en faveur du domaine de la mode africaine, et l’exigence élevé des podiums parisiens  sont d’autres raisons qui expliquent l’absence de cette mode au niveau des défilés parisiens.


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